Au creux des vallons du Gers

Au creux des vallons du Gers

La fête des travailleurs, de tous les travailleurs

Il n’y aura pas de dėfilé 2020

Tu viens, camarade

Au grand défilé ?

Aujourd’hui, c’est fête

Pour les travailleurs.

 

J’aurai mon béret

Et toi ta casquette

Les filles seront

En corsage clair

 

Avec des drapeaux

Et des banderoles

Nous remonterons

Les grands boulevards.

 

Les vieux chanteront

Le temps des cerises

Et nous aurons tous

A la boutonnière

Un brin de muguet.

                                          Raoul Bécousse (1920-2001)

 

Le 1er mai, c'est l'occasion pour moi d'évoquer mon père. Mon cher père fut socialiste jusqu'au plus profond de lui. Ce jour là, il entonnait le temps des cerises,puis, il nous expliquait, il racontait, lui, qui est toujours resté instituteur dans son âme. Il était toujours du côté de ceux qui souffrent, de ceux qui peinent, de ceux qui ont besoin d'aide. Voici une partie de l'éloge funéraire prononcée par son compagnon de route Jean Laborde:

" Un grand homme honnête, au service des autres"

Cet hommage ému de Jean Laborde à Aimé Mauco décédé hier en début d'après-midi, beaucoup de Gersois, par delà les clivages politiques et les divergences d'opinion,pourraient le reprendre à leur compte. Aimé Mauco n'était pas seulement un homme d'appareil,un militant, il était beaucoup plus. Jean Laborde, son ami dit encore:qu'il n'a jamais cessé de pratiquer la morale qui lui avait été enseignée par son instituteur à Saint Sauvy. Cette morale qu'il avait fait sienne. le docteur Jean Laborde nous a confié:que c'était un homme d'une grande richesse humane. Fidèle à sa morale, il a toujours accepté tant dans la résistance que dans la vie politique les missions les plus difficiles. C'est lui qui en 78, en tant que secrétaire départementale m'a véritablement accueilli et lancé dans la carrière d'élu politique. C'était  une Conscience beaucoup plus qu'un simple militant.

Je suis fière de mon përe, de son combat politique, toujours du côté des travailleurs.

À sa mort, l'archevêque de la cathédrale d'Auch a prononcé  ces mots qui restent gravés en moi : « Prenons exemple sur cet homme, un saint laïque »

 

 

Pour écouter, cliquez ici.

Le temps des cerises

Huit heures de travail par jour, on le doit aux travailleurs.

La « Fête des travailleurs«, date du 1er mai 1886 où il y a  eu d’importantes manifestations aux Etats-Unis, à Chicago en particulier, pour demander la réduction journalière du temps de travail à 8 heures. Le puissant American Federation of Labour (AFL)est le puissant syndicat qui mène la lutte. La revendication doit se faire ce jour là parce qu’aux Etats-Unis le 1er mai est le début de l’année comptable pour les entreprises et il faut donc indiquer « les nouvelles règles » pour la suite économique. Des grèves considérables eurent lieu partout et cinq dirigeants ouvriers furent arrêtés puis pendus  : August Spies, Albert R. Parson, Adolf Fisher, George EngelLouis Lingg. Ils ont été surnommés « Les martyrs de Chicago ». Vous retrouverez ce rappel historique

 

   En 1889, la IIeme Internationaliste Socialiste se réunit à Paris pour le centenaire de la Révolution Française. Il est décidé de faire de chaque premier mai une journée de mobilisation internationale en souvenir « des martyrs de Chicago ». La revendication des 8 heures de travail pour jour est maintenue et il est décidé que lors de cette manifestation les participants porteront un triangle rouge symbolisant : 8 heures de travail, 8 heures de loisirs, 8 heures de repos.

   L’idée fait son chemin. Ainsi, en France, Paul Lafargue encourage les ouvriers à des manifestations et à des grèves. Il fonde le Parti Ouvrier Français et épouse Laura Marx, l’une des filles du célèbre philosophe Karl Marx

 

Les symboles de la lutte des travailleurs

  Les années suivantes les manifestations se poursuivent chaque premier mai et les participants portent une églantine à la boutonnière. 

Dès la première manifestation du 1er mai, en 1890, un insigne à la boutonnière permettait aux participants de se faire remarquer dans les rues parisiennes. C'était un petit triangle rouge, symbole de la division harmonieuse de la journée en « trois huit » - travail, sommeil, loisir -, revendication initiale du 1er mai.

Ce code, signe conventionnel en ce jour sera assimilé à une manifestation à part entière, surtout lorsque le 1er mai tombera un dimanche et que les manifestants tiendront à se distinguer des simples flâneurs. Les commissaires de police prennent l'habitude de surveiller les « boutonnières fleuries » qui, à certaines époques, étaient passibles d'emprisonnement. En 1929, Le Petit Journal se moque de ce que la moindre marque rouge sur les vêtements d'un piéton le rende suspect aux yeux de la police.


C’est en 1907 que, lors d’un défilé à
Chaville, en région parisienne, le brin de muguet remplace l’églantine.   

 

Il faut attendre le 25 avril 1925 pour qu’une loi permette la réduction du temps de travail à 8 heures par jour. En 1936, l’année d’arrivée au pouvoir du Front Populaire, pendant les manifestations, on vend des bouquets de muguet cravatés de rouge.  Le 12 avril 1941, le 1er mai est défini comme « la fête du travail et de la concorde sociale » : il s’agit d’un jour chômé n’entraînant pas de perte de salaire mais 50 % de la somme est versée au secours national. Enfin, le 29 avril 1947, le 1er mai est déclaré jour chômé et payé et est assimilé à un jour férié

  Des manifestations se perpétuent réellement le 1er mai à travers le monde comme celle de Rome sur la Piazza del Popolo où l’on peut trouver un million de personnes rassemblées. On y chante généralement « Bella Ciao » qui est le chant des partisans italiens. 

 

Les travailleurs au temps du confinement

Aujourd'hui, c'est la fête des Travailleurs du monde entier. Ma pensée va plus particulièrement vers les travailleurs qui sont en première ligne en cette période de confinement. Ce sont ceux-là  qui souffrent et qui pourtant courageusement partent au travail tous les matins.

 

 Je ne parle pas de ces travailleurs de la Haute Finance. Le capital sera toujours le capital. Eux, ils ne mettent pas les mains dans le cambouis comme on dit familièrement, ils sont derrière leur ordinateur et font travailler leur compte en banque, plus ou moins honnêtement. Cela devrait être interdit.

Travailler plus, comme disait ll'autre, pour gagner plus. Le travail de l'argent, c'est une aberration de la société. Certes, on travaille pour avoir de l'argent, mais c'est pour faire du troc pour acquérir l'essentiel à nos vies ( pas le superflu. On ne stocke pas l'argent en banque pour le faire travailler à quoi cela sert-il de s'épuiser sur des tas d'or comme l'Oncle Picsou.

 

Cela, notre père nous l'a bien ancré dans la tête. D'ailleurs à la fin de sa vie,lui comme maman ne nous ont pas laissé une héritage pécunier. Ils nous ont transmis bien plus que cela l'amour de l'école où on construit sa vie, l'amour des autres et de leurs différences, la valeur du travail, la solidarité, 

Alors aujourd'hui je veux saluer tous les travailleurs qui sont en première ligne pour lutter contre ce coronavirus et je reste bien confiné À fin de ne pas les abîmer

 

 

 

Dominique Hautier, caissière

 

Notre magasin est trop fréquenté par des clients qui sont inconscients face aux risques.. Elle les appelle “les irréductibles”, ceux qui “ne comprennent pas”, ceux qui “prennent ce confinement pour des vacances (…). Moi, j'ai vu des enfants assis par terre en train de feuilleter des BD dans le rayon presse”. Elle raconte cette anecdote, la gorge serrée, survenue un matin quand une infirmière en réanimation de l’hôpital voisin est venue faire ses courses : “Quand elle a vu le nombre de clients, quand elle les a vu flâner dans le magasin, quand elle a vu même des enfants. Elle n'a pas pu s'empêcher d'exploser un peu et de crier sur les gens qui étaient à côté en leur disant 'Mais, qu’est ce qu'il y a dans le fait de ne pas sortir que vous ne comprenez pas ? J'ai descendu des personnes à la morgue ce matin. On n'en peut plus. Plus vous sortez, plus on aura de cas. Arrêtez ! Arrêtez !' Elle était en larmes et je dois dire que je n'étais pas loin d'être en larmes aussi

 



02/05/2020
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