Promenade en Dordogne épisode 2
Sur la Dordogne en gabare, juin 2019
Ce jour là, il faisait chaud, très chaud en ce mois de juin, nous décidâmes d’aller glisser sur la Dordogne, du côté de la Roque-Gageac, un des plus beaux villages de France.
Comprise dans l'aire urbaine de Sarlat-la-Canéda, la commune de La Roque-Gageac est implantée en bordure de la Dordogne à 8 kilomètres au sud-ouest de Sarlat-la-Canéda.
La Roque-Gageac
Quel beau village!
Au Moyen Âge, La Roque Gageac a compté jusqu'à 1 500 habitants. À l'époque, la Dordogne faisait vivre pêcheurs et gabariers du port. De cette période demeure l'église recouverte de lauzes. Non loin se dresse, flanqué d'une tour ronde, le manoir de la famille Tarde, amie de Galilée. Pendant la guerre de Cent Ans, La Roque Gageac accueillit les évêques de Sarlat. Leur résidence, à l'extrémité du village, a été conservée. Dominant les maisons, les vestiges du château défient encore le temps.
Ce manoir se compose d'un corps de logis en équerre, orné d'une tour ronde. Ce corps de logis comprend, au rez-de-chaussée, un passage voûté sous lequel passe un chemin. Des fenêtres à meneaux s'ouvrent dans la façade principale à pignon triangulaire, la tour cylindrique est couverte en lauze. C'est une maison de famille dans laquelle vécut au début du XVII°siècle le chanoine Jean Tarde qui dessina les cartes de Sarlat. Ensuite, y demeura Gabriel Tarde, philosophe célèbre pour ses travaux de sociologie. Jouant au caméléon avec la falaise, la maison forte est du plus bel effet dans ce site, l'ensemble, qui paraît dater de la Renaissance, appartient depuis cette époque à la même famille.
Le village devint au XIVe siècle la résidence secondaire de l’évêque de Sarlat, afin d’assurer sa sécurité. En 1589, le château de l’évêque et les maisons des nobles, commençaient déjà à se délabrer, laissées pour la plupart à l’abandon. Par la suite, le village fut vendu par l’évêché à un seigneur de Salignac.
A l’époque de Louis XIV, l’édit de 1669 sur les droits de pêche donna le fleuve au roi et privilégia la batellerie au détriment des pêcheurs. Après la révolution, la batellerie s’intensifia et fit de la Roque Gageac un port très important, qui devint une place forte commerciale, après avoir été une place forte militaire, tout en continuant d’être un village de pêcheurs.
Situé exactement à mi-chemin de la source de la Dordogne et de l’estuaire de la Gironde, le village de La Roque Gageac fut aux grandes heures de la batellerie un haut lieu du commerce fluvial.
Durant près d’une heure, confortablement installés à bord d’une réplique de gabare du 18ème siècle, nous avons vogué sur la « rivière espérance » où jadis l’on transportait le bois, le vin ou les épices. Notre guide nous a conté l’histoire des gabariers.
En connaître plus sur la vie des gabariers
Si vous aimez lire des romans historiques et régionaux je vous conseille vivement la série de trois romans de Christian Signol datant des années 1990-1993. Le premier des 3 volumes a donné son nom à la série.
- 1990 : La Rivière Espérance, tome 1 (Prix La Vie-Terre de France 1990), éditions Robert Laffont
- 1991 : Le Royaume du fleuve (La Rivière Espérance, tome 2) (Prix littéraire du Rotary International 1991), éditions Robert Laffont
- 1993 : L'Âme de la vallée (La Rivière Espérance, tome 3), éditions Robert Laffont
Les romans ont été adaptés pour la télévision sous le nom homonyme La Rivière Espérance.
Au fil de l’eau...
Le 17 janvier 1957, un pan de la falaise s'éboule sur une partie du village, tuant trois personnes en détruisant six maisons et une grange, coupant la route et terminant sa course dans la Dordogne. En 2007, une stèle et une plaque ont été implantées au pied de la falaise à la mémoire des victimes de 1957.
Le promontoire des belles-mères au château de Marqueysac.
"Les jardins de Marqueyssac sont une turbulence enchanteur de haies de buis au-dessus de la rivière Dordogne."
Un tapis de fleurs, sur lequel on aurait envie de marcher, recouvre en de nombreux endroits la belle rivière Dordogne. Ce tapis est formé par les grands cheveux de la Renoncule flottante, piqués de jolies fleurettes blanches au cœur jaune.
La Renoncule flottante est une plante intéressante :
Elle absorbe des nutriments polluants (phosphates et nitrates). Cette épuration naturelle permet à la Dordogne d’être classée au Niveau 1 de propreté.
Elle permet l’abri pour des larves d’insectes et fournit ainsi la nourriture à une importante faune aquatique, jusqu’aux gros poissons, tel que saumon et alose.
On peut observer aussi des poules d’eau qui se nourrissent de végétaux, vers et larves d’insectes. Elles picorent à la surface de l’eau, plongeant la tête pour la nourriture surtout les graines et racines de plantes aquatiques. C’est un oiseau familier des rivages, elle nage et marche le long des rives.
Le château de Castelnaud, classé Monument Historique en 1966, domine la vallée de la Dordogne.
Ce château fort est entièrement consacré à l’art de la guerre au Moyen Age.
Le château de La Vitrolle
André entre en résistance sous le nom de "Claude Berger". Il quitte Saint-Chamant et gagne la vallée de la Dordogne, au Château de Castelnaud-la-Chapelle près de Limeuil, puis au Château de la Vitrolle. George Hiller le met en rapport avec les groupes Vény du Lot.
Malraux installe son poste de commandement (composé de quelques hommes à peine) dans le maquis. Grâce à George Hiller, il circule dans plusieurs départements (Corrèze, Lot, Dordogne et Tarn), y rencontre les principaux chefs de la Résistance, et leur fait part de sa "mission", en ayant assez d'habileté pour laisser croire à chacun des groupes se réclamant d'une des hiérarchies en présence qu'il appartient à une autre. Sa mission affichée est de les regrouper tous, sous un seul état-major régional.
Une exposition sur les berges de la Dordogne.
Le halage
Les gabares remontaient la Dordogne par halage.
Elles sont tirées par des attelages de bœufs qui sont remplacés tout au long du parcours sur un chemin qui longe la rivière. Mais de nombreux incidents opposent les gabariers aux propriétaires riverains, tandis que bouviers (qui ont la préférence des bateliers) et haleurs se disputent le marché. Les haleurs luttent en faveur de la traction humaine contre l’usage des animaux en la matière. Près de vingt hommes sont nécessaires pour haler une gabare sur les 5 kilomètres qui séparent deux relais.
Mais il en faut une centaine pour passer des secteurs délicats. Mais la manœuvre n’est guère aisée quand l’escarpement des rives empêche parfois tout passage, comme sur les cingles (les méandres de la rivière). Les bœufs ne peuvent passer et ce sont alors les haleurs, aidés des matelots, qui tirent la « cordelle » (la corde utilisée pour remonter les embarcations).
Le trafic est très dense sur la Dordogne. On dénombre, grâce aux relevés des bureaux de navigation, 438 bateaux en 1858 et 571 en 1860. L’apparition du chemin de fer va progressivement entraîner une nette diminution du trafic fluvial (69 bateaux en 1897).
Aujourd’hui, les gabares promènent les touristes sur la Dordogne. Nous avions choisi les gabares Caminade. Nous remercions vivement notre guide qui a su nous montrer ce qui pouvait être remarquable le long des berges de la Dordogne.
LES GABARES
De Limeuil à Saint-Léon,
Les eaux ambrées
De la Vézère
Se mêlent en lents tourbillons
Aux eaux vertes
De la Dordogne.
Les rives sont recouvertes
D’une herbe fraîche et veloutée,
De joncs et de roseaux.
Une file de bateaux
Descend la rivière généreuse,
Bien enlevée par la cadence des mariniers.
L’écume jaillit longeant
Les flancs des gabarots
Et des Naus.
Elle danse derrière une sarabande mousseuse.
Le sillage s’élargit
Comme la traîne d’une robe de mariée,
Pour venir battre les pierres tiédies
Dans un clapotis chantant
Qui se veut être une caresse d’amour.
Couralin, courpet,
Couajadour,
D’une gabare à l’autre, porté par les airs,
Retentit fort et clair
Le chant des bateliers des siècles passés :
« E sus la Dordonia
Davalan los batels ».
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