Au creux des vallons du Gers

Au creux des vallons du Gers

Remède à la melancolie

Ce matin un beau réveil sur France Inter. Je dédie l'écoute de cette émission à ma cousine Nancy et à mon cousin Henri qui sont dans la peine. Chacun de nous peut trouver des remèdes à la mélancolie. Les miens sont simples, mais le bonheur est simple: mon Doudou auprès de moi, jouer avec mes petits Trésors, aller respirer l'air de Makemo, me promener dans la campagne gersoise, m'étonner de la beauté des gens et des paysages et les prendre en photo.Et vous?

 

François Busnel, journaliste, critique littéraire et producteur de La Grande Librairie sur France 5, la seule émission consacrée au livre en première partie de soirée, est l'invité de Remède à la mélancolie.

Des extraits qui ont parlé:à mon coeur:

"La mélancolie fait partie de nous, n'essayons pas de nous en débarrasser.

J'ai une faiblesse, j'aime le bonheur, les petites joies..... Sthendal a raison, il faut partir à la chasse au bonheur.

La phrase de Prévert " J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il fit en partant. "

Tout le plaisir est dans la recherche du bonheur, la mélancolie impulse cette chasse ." 

 

   Les remèdes de François Busnel

Mon oncle Benjamin, Edouard Molinaro

Eloge de la liberté, c'est pour cela que j'aime ce film, il est un remède à la mélancolie. La vie est courte, donc jouissons de tout. Brel venait d'apprendre qu'il avait un cancer quand il a fait ce film. François Busnel a créé le club des benjaminades pour célébrer la vie avec ces amis.

 

https://youtu.be/1lKZw3BnW6M

 

Le film de Lelouch L'aventure c'est l'aventure

Une soirée avec des amis, ou bien visionner pour la millième fois L’Aventure c’est l’aventure de Claude Lelouch. Il dit que c'est un film qui le fait partir vers l'exubérance. Il faut laisser de la place à la fantaisie. La société lisse tout, c'est une tyrannie.On a envie d'être libre et regarder ce film  qui fait l'éloge du grand n'importe quoi, c'est la clarté dans la confusion, ce sont des hommes libres.

https://youtu.be/eTm0X93l8v

 

Passer une soirée entre amis, lire, jardiner, me promener, naviguer, voyager.

 

La citation "Profitez de la vie. Elle est beaucoup plus courte que vous ne le croyez." Depuis Lucrèce et les épicuriens, cette phrase a dû être attribuée à tous ceux qui entendent faire de leur vie autre chose qu’une banale résignation face à l’inconnu, d’Albert Camus à Jim Harrison en passant par Montaigne et Stendhal. Variante: "La vie est trop courte pour être petite."

 

Un bon livre, ou, mieux : un bon livre lors d’un voyage au bout du monde

 

Remède ultime à toute forme de mélancolie : un voyage surprise à New York

 

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, tirade des "Non, merci"

 

https://youtu.be/EpHoNR9VWHw

 

LE BRET

Si tu laissais un peu ton âme mousquetaire,

La fortune et la gloire…

CYRANO

Et que faudrait-il faire ?

Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,

Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc

Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,

Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?

Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font,

Des vers aux financiers ? se changer en bouffon

Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,

Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?

Non, merci ! Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?

Avoir un ventre usé par la marche ? une peau

Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?

Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…

Non, merci ! D’une main flatter la chèvre au cou

Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,

Et donneur de séné par désir de rhubarbe,

Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ?

Non, merci ! Se pousser de giron en giron,

Devenir un petit grand homme dans un rond,

Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,

Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?

Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy

Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !

S’aller faire nommer pape par les conciles

Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ?

Non, merci ! Travailler à se construire un nom

Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non,

Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ?

Être terrorisé par de vagues gazettes,

Et se dire sans cesse : « Oh ! pourvu que je sois

Dans les petits papiers du Mercure François » ?…

Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,

Préférer faire une visite qu’un poème,

Rédiger des placets, se faire présenter ?

Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais… chanter,

Rêver, rire, passer, être seul, être libre,

Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,

Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,

Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers !

Travailler sans souci de gloire ou de fortune,

À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !

N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,

Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,

Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,

Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !

Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,

Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,

Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,

Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,

Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

LE BRET

Tout seul, soit ! mais non pas contre tous ! Comment diable

As-tu donc contracté la manie effroyable

De te faire toujours, partout, des ennemis ?

CYRANO

A force de vous voir vous faire des amis,

Et rire à ces amis dont vous avez des foules,

D’une bouche empruntée au derrière des poules !

J’aime raréfier sur mes pas les saluts,

Et m’écrie avec joie : un ennemi de plus !

LE BRET

Quelle aberration !

CYRANO

Eh bien ! oui, c’est mon vice.

Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse.

 

 



08/01/2017
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